lundi 15 mars 2010

David Douglas Hart , le poète miracle

Snow Lake

Snow Lake est une petite communauté de 800 personnes au Nord du Manitoba. Nous avons fait 2h d’avion de Winnipeg, puis conduit 2h30, jusqu’au bout de la route. Vraiment. La route arrête ici. Nous sommes près du cercle arctique.

Une ville de mineurs. Quatre restos, une banque, une quincaillerie. Pas de mercerie. Pas de dentiste. Pas d’optométriste. Les mineurs font des bons salaires - 80 à 100 000$ par année - mais ne semblent pas l’investir dans l’immobilier. Les maisons sont de petits bungalows défraîchis. Tout a un aspect un peu sale, pauvre et vieux. Ça me rappelle le Nouveau-Brunswick de mon enfance. Il y a beaucoup d’alcool, de drogue et de jeu.

Toute poésie semble donc impossible ici. Inexistante. Toute? Non! Car un homme résiste encore et toujours à l’envahisseur!! David Douglas Hart, véritable héros moderne, entretient miraculeusement une vie qui défie les lois de l’inertie, et prouvent le pouvoir de l’esprit. Sa maison n’est pas plus grande que les voisins. Et pourtant, en entrant, on y trouve avant tout un superbe Yamaha 9 pieds (oui NEUF pieds!!C’est la grandeur des pianos à la Place des Arts) neuf et bien entretenu (l’accordeur ne vit qu’à 2h de route!) Tout près se trouve son petit frère, un U 5 aussi neuf (piano droit Yamaha de grande qualité). Au sous-sol se trouve un 3e piano et un superbe clavecin 2 claviers d’un facteur de Vancouver en excellent état.

Je ne vous ai pas parlé des tableaux : Marcelle Ferron, Molinari, Yves Gaucher, Jean McEwen, Betty Goodwin, Barbara Hepworth, Kenneth Lochhead, Jack Bush, Hideo Hagawara, Jonathan Forest... tous des originaux. Sans compter la collection d’argenterie, de samovars, de meubles, directement des 19e, 18e et 17e siècles, le thé blanc à 800$ la livre...

Un 4e piano droit est dans le garage, et partage l’espace avec une Mercedes de 1971. David ne la sort pas l’hiver pour la protéger du sel. Il marche donc pour aller travailler, à la pizzeria de son frère (!!!!!!). JS et moi sommes allés rouler et confectionner notre propre 10 pouces pour souper. Nous avons pu rencontrer la population du coin ainsi. Demain (lundi) il devrait y avoir une quarantaine de personnes (le salon est plein de chaises) aux deux concerts : celui pour les élèves et celui du soir.

En attendant, nous profitons de la collection impressionnante de DVDS pour reregarder Richter : The Enigma. À voir par tous. Extrêmement touchant. Et une incursion fascinante dans l’URSS. Il était définitivement un des pianistes les plus remarquables. Je l’aime.

Bref : un miracle!!

 

 

 

 

 

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